Aujourd'hui

Il y a soixante-cinq ans, en 1957, l’association se crée pour ouvrir son premier établissement pour accueillir six enfants. Aujourd’hui un peu plus de 700 places sont présentes sur notre territoire du Beaujolais-Val de Saône couvrant un vaste bassin de vie. Ces parents fondateurs ont travaillé sans relâche pour que ces places s’ouvrent afin d’accueillir dignement les personnes en situation de handicap. Hélas, nous avons toujours des listes d’attente et des familles sont dans de grandes difficultés. Elles restent dignes, elles endurent en silence et font ce qu’elles estiment être leur devoir.  

Ces familles ont le droit d’être « juste parents ». Ne pas se transformer en assistant sociale, en éducateur spécialisé, en infirmière, en juriste, vivre dans la précarité financière car l’un des parents doit arrêter de travailler etc…… Juste parents. C’est le défi actuel qui est devant nous. Refuser une société qui dit vouloir inclure les personnes en situation de handicap mais qui dans le même temps fabrique des marches de plus en plus hautes, impossible à franchir. Sous prétexte d’une société qui dit vouloir devenir une société inclusive où tout le monde a sa place, cette société ne veut plus d’établissements spécialisés pourtant bien nécessaires et nous demande de transformer notre offre.  Nous allons laisser sur le chemin les handicaps les plus complexes et les handicaps dits de bonne et moyenne autonomie doivent vivre dans une société qui n’a pas encore compris le sens du mot inclusif. C’est à la société à s’adapter, à se donner les moyens humains et financiers et non aux personnes en situation de handicap de le faire. Si le citoyen comprend et accepte de plus en plus le handicap, l’état peine à faire évoluer ses administrations et sa législation. Les familles ne pourront pas toujours palier et elles ne doivent pas le faire.

Une société solidaire et fraternelle ne s’improvise pas, elle se défend et se construit avec courage et détermination, jour après jour. Dans le passé, il n’y avait rien, les parents ont fait. Aujourd’hui, il y a des solutions, certes pas complètes, ne répondant pas toujours au besoin, pas en nombre suffisant allongeant les temps d’attente. Si l’urgence n’est plus, elle reviendra vite si les familles actuelles ne se mobilisent pas comme ont su le faire les familles, par le passé. Soyons fiers de ce qui a été fait, nous profitons aujourd’hui des solutions mises en place par eux, alors, maintenant, construisons les solutions de demain. Une solidarité entre pairs, une communauté de destin.

Nos sociétés évoluent, certains disent vers plus d’individualisme, peut-être.  Mais, plus que jamais, c’est ensemble que nous dessinerons avec conviction, patience et ténacité, l’avenir de nos proches en situation de handicap.